Michel Bastarache letter to Jean Guy Theriault

05 juin 2010

Michel Bastarache

Conciliateur

 

Diocèse de Bathurst

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Quelle absence de perspective que de vouloir mettre dans une cage d’oiseau un vieux lion blessé!!

JGT

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Je n’étalerai pas en détails toutes les blessures, les déchirures, les guerres que notre famille a vécu, devant notre agresseur. Ce ne serait qu’une nouvelle humiliation pénible et de très mauvais goût.

Celui qui vous écrit n’a jamais connu ou partagé la vie de son père. Celui-ci était orphelin à cinq ans, abandonné de sa mère à huit ans et trahis par l’église supposément Sainte et Catholique entre l’âge de 13 ans et 17 ans, selon ce que son sens de la survie psychologique peut admettre!

J’ai fournis un CD, court film de 13 minutes environ, ou mon père a l’hôpital, fait part de son angoisse journalière encore, après 80 années, face au(x) sévice(s) que lui infligeait le Curé Léon Gagnon, au presbytère de St- Martin de Restigouche, alors qu’il arrivait a peine dans la nouvelle paroisse de la paroisse de Beresford. Le curé Gagnon et plus tard son confrère le curé de Beresford, venu en visite, ont assaillis notre père et du même coup détruit notre famille. Quatre-vingt ans après, nous subissons encore les ravages de ces attaques contre lui. Notre famille est divisée, se chamaille a savoir si l’oncle qui a ‘’encouragé’’ notre père a rencontré le nouveau curé n’était pas aussi un complice…Mon oncle est décédé depuis longtemps mais j’ai toute la conviction de sa défense, a mon détriment parfois!…

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… L’alcoolisme de notre père, toute sa vie( jusqu’à mon intervention en 1984), son absence de la maison, sa hargne contre toute forme d’autorité, sa déprime, son attente de la mort, son pessimisme contagieux…Neuf enfants n’ont pas connu leur père et se chamaillent encore pour des vestiges d’affection, une parcelle d’un rendez-vous d’enfance manquée. La peine reste avec les larmes, l’affection nous a été soutirée par des maudits curés il y a plusieurs vies!.. Presque cent ans! Quel sacrilège, quelle trahison au nom de la Parole Sainte qui lui était promise depuis 2000 ans.

Mon père et toute sa famille, nous étions des gens intelligents, pleins de promesses et d’avenir. L’église Catholique toute entière nous a assaillis et fait de nous et, dans certains cas, des infirmes mêmes de nos enfants. Trois générations bafouées. Notre lot en est un de désespoir camouflé, sans trop savoir pourquoi avant la déclaration que mon père m’a fait en Avril-Juin 2004 et qui démasquait les curés.

Dans ma famille la déprime a été courante, se souffre encore en privé. La situation présente, de simplement en parler entre nous et avec vous n’aide pas la cicatrisation! Très jeune, le souvenir de mon père est de le voir saoul a attendre la mort! J’ai grandi avec presque le même fardeau, n’eut-été d’influences positives dans ma vie, et souvent je me suis surpris à souhaiter la mort pour obtenir un peu de paix a ce mal de vivre! Tentatives de suicide à l’adolescence, folie religieuse pentecôtiste, démence causée par l’alcool, ainsi de suite. La pauvreté abjecte quand nous aurions dû hériter de toutes les richesses.

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… Les attaques se continuent presque cent ans après et durant tout ce temps mon père n’a jamais eu la confiance d’être quelqu’un, de pouvoir réussir! Il dit qu’on l’appelait ‘’pétoche’’ sans savoir ce que cela signifiait. Je ne le lui ai pas dit! …Et le curé Gagnon qui riait de ses abusés en disant que s’ils parlaient que personne ne les croirais. Quelle charogne!

Votre questionnaire et la tentative de restreindre la responsabilité de l’église au diocèse de Bathurst est un nouvel affront. Que vous nous accordiez un dédommagement ou non ne règlera pas les angoisses mais soulagerait notre sens de justice à rebours. Notre famille et combien d’autres ont été détruites.

Armand Gagnon, le petit de six(6) ans emmené de la crèche de Québec par le curé qui couchait avec lui et le battait…La nièce de mon père, Anita enceinte du même curé! Sa mère, ma tante, en est morte de chagrin dans l’isolement. Le curé Gagnon avait simplement été déménagé à l’ile de Lamèque, a la suite de l’appel de sa mère, Alma, à l’évêque du temps. Je suis sur que vous pouvez apposer des dates avec vos archives! Vous, la Sainte Église, nous avez servis du vinaigre quand on demandait de l’eau!

Quelle trahison!!

Pour conserver votre pouvoir, votre supposé pouvoir, vous faites une tentative de camouflage. Tous vos représentants vêtus de leurs robes d’apparats, qui ont souillés ce qu’il y avait de plus SACRÉ, êtes de la même race de vipères, voués a tomber…ou quelqu’un devra a quelque part se remettre a relire l’Évangile et mettre de côté son rapport financier. Je comprends maintenant Jean Ferrat qui parle de « ce Pape obscène » dans une de ses chansons. Est-ce mérité ou simplement prophétique!…Une suite ou la fin?…Souvenez-vous, non, allez relire la parabole du jeune homme riche, celle du mauvais serviteur; passez un moment à méditer la vie de François d’Assise et curieusement, celle de Élisée ou simplement Elie!!

Quel Mystère!

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…

J’attends une compensation pour mon père, sa famille de neufs enfants en n’oubliant pas la présence de notre mère humiliée toute sa vie d’avoir ignoré la tragédie vécue en silence par notre père. Dans notre pauvreté pénible a admettre toutes ces années, elle trouvait le temps d’aller a l’église plus souvent qu’a son tour, de prier au pied de son lit tous les soir et parfois la nuit, pour l’avoir vu moi-même ;elle trouvait a économiser des dix(10) sous pour Sainte-Thérése!..Je sais que toute compensation servira a un meilleur usage que l’église catholique en a fait depuis longtemps sans jamais avoir reçu de mandat autre que celui de la Charité du Coeur et de l’Esprit…

A un moment donné, quand j’étais enfant dans les années 55-60, mon père coupait du bois et le curé, un autre, lui payait cinq(5) dollars la corde. Le curé revendait ce bois ‘’aux pauvres’’ pour vingt(20) dollars la corde! Mon père pensait rendre service aux pauvres, au curé, a la demande de notre mère Laurette. Elle, elle vivait son Évangile même si le pain aurait eu meilleur goût pour nous aussi. Elle avait compris la Foi et la Charité.

*Au nom de mes frères , au nom de mes soeurs avec leurs blessures variées , en mon nom et au nom de la grande cicatrice, de la couronne d’épines qui nous coiffe toujours, je ne me confesse pas, plus jamais devant un prêtre, plus jamais à genoux devant aucun charlatan. Au nom aussi de ceux qui ont peur, qui sont trop brisés ou qui n’osent pas, qui ont sombrés dans le silence : vous avez remis les tables des échangeurs dans le Temple et soyez châtiés, a genoux pour l’éternité pour ce que vous avez fait aux enfants depuis 100, 200,500… 2000 ans! Peu importe, au nom de l’AMOUR!

Quel sacrilège!!

(*modifiée 19mars2011)

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… Et vous vous lavez les mains comme les autres avant. Un juge va prendre votre décision! L’histoire se répète. Quelle triste ironie! Ponce Pilate a nouveau, malgré lui, a l’échelle mondiale d’une trahison Biblique!..dans une province éloignée de Rome!!!…

Si vous voulez d’autres détails, si vous ne sentez pas l’ampleur de notre indignation, je rencontrerai sans retenue vos pédophiles, face à face pour leur faire moi-même part du Message qu’ils ont mis de côté pour servir un autre maitre. On vous avait confié une mission et vous avez faillis, continuez de faillir misérablement!

Vos robes brodées d’or, les planchers de marbre du Vatican, vos spectacles religieux burlesques n’ont pas de place dans le Message que vous aviez à transmettre, simplement. Vous devez retrouver l’humilité très vite!..Sans excuses!

Est-ce que la vente de la (des) victime(s) est faite encore pour quelques pièces d’or?..Pour garder un semblant d’autorité politique, temporelle… L’autorité morale vous est déchue à moins d’un grand miracle!

Quel dilemme!

Quelle tristesse millénaire…

…pour mon père, Élisée(Elie) THERIAULT, 95 ans, chambre 4035C,

Hôpital Régional, Campbellton, N.B.

Tout mon respect et en souvenir de ce que nous aurions pu être, contribuer, gravir, cultiver………………….

 

Jean-Guy THERIAULT

 

…fils d’Elie, fils de Paul, fils d’Antoine, fils…