Picot coupable d’attentats à la pudeur

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L’étoile

Publié à 6h00 le jeudi 12 mai 2011

L’ancien curé Charles Picot a été reconnu coupable à Campbellton le 5 mai dernier d’attentats à la pudeur sur un mineur.

Ces accusations d’attentats à la pudeur sur un mineur avaient été portées en janvier contre Charles Picot qui a été curé de l’église Saint-Jean-Baptiste dans les années 70. Le plaignant, Derek Lapointe, actuellement âgé de 46 ans, a déclaré au juge Ronald LeBlanc qu’il a fait la connaissance de l’homme d’église pendant sa participation au mouvement scout.

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Photo contribution
On voit sur cette photo Charles Picot lors de son passage à Campbellton la semaine dernière.

    

L’incident dont Charles Picot vient d’être reconnu coupable se serait produit à la fin des années 70 à l’intérieur d’un presbytère de Dalhousie. Alors âgé de 13 à 14 ans, Derek Lapointe aurait accepté de s’asseoir sur la cuisse de Charles Picot pendant qu’il écoutait de la musique. L’homme aurait alors entouré le jeune de ses bras avant d’introduire sa main dans ses vêtements pour toucher ses organes génitaux. Aux dires de Derek Lapointe, cet événement l’aurait tellement traumatisé qu’il aurait ensuite connu des problèmes d’anxiété et aurait été poussé à l’abus d’alcool et de médicaments d’ordonnance.

Ce n’est pas la première fois que Charles Picot fait face à la justice. Il avait été acquitté en 2010 de l’accusation d’attentat à la pudeur sur un mineur qui se serait produit en 1975. Le juge Jean-Paul Ouellette avait affirmé lors de l’acquittement que la Couronne n’avait pas été en mesure de prouver la culpabilité de Charles Picot hors de tout doute. Quelques années auparavant, en 1993, Charles Picot avait alors reconnu sa culpabilité à des accusations d’agression sexuelle et d’attentat à la pudeur sur un garçon de la région de Bathurst et avait été condamné à sept mois de prison ainsi qu’à deux ans de liberté surveillée.

Ces scandales sexuels ont poussé le diocèse de Bathurst à adopter des mesures pour éviter d’autres incidents du même genre.

«Ça touche tout le processus de recrutement, tout le filtrage non seulement des prêtres, mais aussi tous nos agents de pastorale», expliquait récemment le vicaire général du diocèse de Bathurst, Wesley Wade qui se désolait de cette nouvelle accusation portée contre le père Charles Picot.

La culpabilité de l’ex-curé rajoute donc au profond malaise qui secoue l’Église catholique depuis déjà 30 ans. La série noire est longue au Nouveau-Brunswick. Le récent procès du père Lévis Noël qui a reçu une peine de huit ans de prison pour des agressions sexuelles contre 18 jeunes garçons de la Péninsule acadienne durant la fin du dernier siècle et le règlement arbitré par le juge Bastarache pour le diocèse de Bathurst sont autant de poids à porter par les hommes d’Église.

Les accusations contre des religieux sont légions et traitées de manières différentes dans le monde. Le scandale des années 1980 à Mount Cashel, à Terre-Neuve, celui du pensionnat pour jeunes autochtones dans plusieurs provinces canadiennes s’ajoute à tous ceux révélés en Europe et aux États-Unis. La vie sexuelle secrète, et interdite, d’un petit nombre d’hommes d’Église scandalise depuis déjà plusieurs décennies. La peine que devra subit Charles Picot, suite à ces accusations, devrait être connue le 22 juillet.

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